mercredi 22 septembre 2010

Bertrand Belin - Hypernuit


Comment parler d'un album lorsqu'il semble tant qu'il n'a été écrit que pour soi ? Comment parler, comment dire, l'universel et le si français ? L'universel pour les textes, tellement simples en apparence mais qui de là laissent tant d'espaces à soi, à tous sans doute; le si français pour ces mélodies où se bousculent des réminiscences de chansons de village, de montagne ou de plaine...
Vous lirez dans de nombreuses critiques qu' Hypernuit est un album monotone, où toutes les chansons se ressemblent... Décidément, il ne faudrait pas autoriser les sourds à chroniquer ! Album à l'os, peu de mots, peu d'instruments, cela n'empêche en rien d'être à chaque détour surprenant et sincère. Album difficile ? Que nenni ! Il suffit de laisser s'envahir, laisser venir, s'ouvrir...
Et puis il y a cette voix, sans apprêts, nue, terriblement humaine...
Bertrand Belin, dont les deux premiers albums (Bertrand Belin et La perdue) abritaient déjà des merveilles mais aussi des ratés et n'échappaient pas toujours à la tentation du joli, rejoint (par des chemins pas si étrangers les uns aux autres) Murat, seul chanteur français contemporain à m'avoir touché si profond jusque là. Ce qui ne trompe pas ? A la première écoute, j'ai eu beau essayer de ne pas, j'ai pleuré; pleuré comme un enfant parfois (celui que j'ai été ?), parfois comme un adulte (celui que je suis ?), comme un vieillard aussi (celui que je deviendrais peut-être ?)...