vendredi 20 novembre 2009

H-Burns - We Go Way Back


"We Go Way Back" est le troisième album (en trois ans) du rhônalpin H-Burns alias Renaud Brustlein. Enregistré l'hiver dernier à Grenoble, il fait suite à "Songs From The Electric Sky" (un premier album enregistré en 48h et qui ne se révélait qu'à moitié convaincant) et à "How Strange It Is To Be Anything At All" (enregistré en Ardèche et vrai coup de coeur de l'année 2008). Comme ses deux précédents albums, "We Go Way Back" ne fait pas abstraction des influences (voire obsessions) de son auteur: Dylan, Leonard Cohen, Smog, Townes Van Sandt, Bonnie "Prince" Billy surtout... Autant d'échos toujours sensibles. Mais la guitare éléctrique et la batterie viennent parfois ici troubler le folk, le teinter (comme on dit d'une rivière) de réminiscences des années 90, un peu teenage riot sur un titre comme "Fires In Empty Buildings". Ce qui demeure, et c'est une excellente nouvelle, c'est la mélancolie de l'ensemble; une mélancolie qui tient presque toute entière à la voix si particulière de Renaud Brustlein et qui fait de "I Can Haunt You" mon sommet de l'album. Au final, H-Burns arrive à ne pas décevoir (ne pas me décevoir on va dire) après la merveille qu'était "How Strange Is It To Be Anything At All", et c'est déjà beaucoup.

dimanche 15 novembre 2009

Efterklang & The Danish National Chamber Orchestra - Performing Parades


A l'origine, Efterklang, ce sont dix danois qui jouent un post-rock matiné d'électro, cousins par alliance des islandais de Sigur Ros. Et puis voilà que sur cet album "live" (même si le son est d'une telle qualité que seuls les applaudissements viennent le confirmer), ce sont cinquante danois derrière la belle pochette abstraite ! En effet, les dix d'Efterklang reprennent ici intégralement leur album "Parades", paru en 2007, en compagnie des quarante musiciens classiques du Danish National Chamber Orchestra... Le résultat ? Un monstre ! Un truc hybride qui devrait donner des mots de tête aux vendeurs de la Fnac qui essayeront de déterminer dans quel rayon le classer (si tant est que l'on puisse trouver l'objet à la Fnac...): quelque part entre Valentin Silvestrov et Animal Collective, Steve Glass et le Coro Della Sat, un hybride de chant choral, d'électronique et de cordes. Un truc sorti de nul part... Sur la version dvd de la performance, tous nos danois portent de grands chapeaux pointus, et turlutu ! C'est tout dire.

samedi 7 novembre 2009

Atlas Sound - Logos



Vous lirez partout que Bradford Cox, leader de Deerhunter dont Atlas Sound est le projet (quasi) solo, est un homme malade, atteint depuis la naissance d'une maladie génétique rare, le syndrome de Marfan. Sur la pochette de "Logos", c'est ce corps malade qui se montre à voir, comme pour désamorcer justement la tendance de certains critiques à vouloir faire pleurer dans les chaumières, comme pour dire "ceci et mon corps, et alors ?"... Vous lirez presque partout que "Logos" est le testament d'un mourant... Libre à vous de le croire et d'écouter l'album de cette "inrockuptible" oreille. Pour moi, "Logos" est un album ensoleillé, lumineux de cette lumière si particulière d'automne. Cela commence par deux titres océaniques "The Light That Failed" et "An Orchid", un peu comme on en trouve chez Noah Lennox (aka Panda Bear, également membre d'Animal Collective). Le titre suivant (mon sommet de l'album), "Walkabout" accueille justement la voix de Noah Lennox, et on se retouve sur la plage.
Bien sûr tout cela est tordu, bien évidement les paroles (écoutez "Shelia" et ses "no one wants to die alone") sont parfois à rebrousse-poil des mélodies, mais c'est ce qui est bon, non ?
Mon seul bémol est que "Logos" s'essouffle sur la longueur et que les quatre derniers titres semblent un peu des redites des précédents... mais cela place tout de même "Logos" parmi les meilleures nouvelles de cette fin 2009.