dimanche 31 janvier 2010

Owen Pallett - Heartland

Arrangeur entre autres pour Arcade Fire, Grizzly Bear ou The Last Shadow Puppets, Owen Pallett avait obtenu en 2005 ("Has a Good Home") et 2006 ("He Poos Clouds") un petit succès d'estime pour ces deux premiers albums parus sous le pseudo nom de groupe Final Fantasy. J'avais prêté l'oreille à ces premiers essais mais n'en étais pas revenu convaincu, loin de là ! Aujourd'hui, Owen Pallett fait paraître "Heartland" sous son propre nom (afin d'éviter tout procès avec les ayants droit du fameux jeu vidéo) et il n'est pas abusif de parler de renaissance. "Heartland" est un album concept (oh le gros mot!) qui rappelle d'un peu loin "La mort d'Orion" de Manset... Lewis, un jeune fermier, cultive les terres de Spectrum, espace dont le démiurge principal est Owen; il prend conscience de n'être qu'une sorte de marionnette et se met en route vers le mont Alpentine pour y tuer Owen... Alors, fort heureusement, l'essentiel n'est pas dans cette histoire un peu fumeuse de créature s'en prenant à son créateur... L'essentiel, c'est la musique. ! Et là, pas d'hésitation, "Heartland" est le premier album important de la décennie qui s'ouvre. Enregistré pour partie en Islande et pour le reste à Prague avec l'orchestre philharmonique tchèque, "Heartland" réussi une synthèse quasi magique de pop et de musique contemporaine exigeante. On sent qu' Owen Pallett, qui a étudié le violon et l'opéra contemporain à Toronto, a pensé longuement le moindre son, la moindre note, et pourtant jamais cela ne paraît lourd (sauf peut-être sur Tryst With Mephistopheles). Il y a ici quelque chose de très moderne dans la façon d'utiliser les instruments classiques et de les mêler à l'électronique pour le plus grand bonheur de l'auditeur (Lewis Takes Off His Shirt... E Is For Estranged... Quelles merveilles !)... Le genre d'album dont on sait qu'à chaque écoute on y découvrira du neuf et dont on mettra longtemps à faire le tour. Comme quoi ce n'est pas si mal au final d'être le pantin d'Owen !

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